INFOLETTRE – Septembre 2017, No. 42

Nous vous offrons dans cette édition un tour d’horizon de l’actualité dans le secteur de la formation continue de niveau universitaire sur la scène internationale, canadienne et québécoise. Trouvez également une présentation de quelques publications récentes dans le domaine.
Bonne lecture !

Pour en savoir plus sur notre association : www.acdeaulf.org

ENTREVUE

Une ingénierie pédagogique adaptée

Mme Alison Bérubé, conceptrice pédagogique à l’Éducation permanente de l’Université de Moncton, a bien voulu répondre à nos questions sur son travail.  L’ingénierie pédagogique adaptée définit notre travail qui est d’adapter les contenus pédagogiques pour la formation en ligne.  L’Éducation permanente s’est toujours inspirée du modèle « Analyse, Design, Développement, Implantation, Évaluation » (ADDIE) pour le développement des cours en ligne, soit depuis 2006.

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ACTUALITÉS INTERNATIONALES

Bilan à mi-parcours de CONFINTEA VI

Le bilan à mi-parcours de CONFINTEA VI aura lieu du 25 au 27 octobre à Suwon et Osan en République de Corée : Le pouvoir de l’apprentissage des adultes : une vision pour 2030. On se propose d’établir un bilan des accomplissements mais aussi des défis à relever en matière  d’apprentissage et d’éducation des adultes. On veut identifier les moyens d’améliorer la participation aux activités d’apprentissage et éducation des adultes (AEA). On désire aussi examiner la façon dont les nouveaux accords et cadres de politiques internationales peuvent renforcer l’impact de l’AEA.

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La politique publique de validation des acquis de l’expérience en France 

Inscrite dans la réglementation française depuis 2002, la validation des acquis de l’expérience (VAE) reste une modalité de certification peu exploitée. Dans les universités, en 2013, seuls 3 % des diplômes délivrés le sont par la VAE. Le premier ministre a demandé une évaluation de la VAE, ce qui a donné le rapport : « Évaluation de la politique publique de validation des acquis de l’expérience » publié en octobre 2016. On y traite d’abord de l’évolution du cadre de la VAE et des enjeux humains et économiques.  On aborde ensuite les principes de gouvernance du dispositif, l’entrée dans le parcours et les modalités de validation à proprement parler et enfin  l’implication des différents acteurs.

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ACTUALITÉS QUÉBÉCOISES

Année de l’histoire de l’éducation des adultes

Pour son 70e anniversaire, l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA) a souhaité se faire un cadeau, ainsi qu’au mouvement de l’éducation des adultes, en mettant en valeur cette histoire qui s’incarne dans l’action de multiples organisations.  Elle invite donc ces dernières à raconter leur partie de cette histoire, du 8 septembre 2017 au 8 septembre 2018.  L’ICÉA recueillera ces témoignages écrits, audio, vidéo, photographiques ou sous d’autres formes pour les rendre publics sur un site Web de l’Année de l’histoire de l’éducation des adultes.  Au terme de cette année, tous se réuniront dans un forum qui prendra acte de cette  histoire et qui se tournera vers l’avenir de l’éducation des adultes. 

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L’ACDEAULF décerne deux prix d’Excellence

L’ACDEAULF a décerné deux prix d’Excellence le 14 juin dernier, dans le cadre de ses Journées d’étude. 

L’Université McGill pour une réalisation particulière, celle d’un programme de perfectionnement professionnel créé sur mesure pour l’apprentissage de l’anglais par les acteurs du domaine de la santé et des services sociaux, et ce, partout au Québec.

Sur la photo: la présidente de l’ACDEAULF, Madame Jasmine Paradis-Laroche (à droite), présente le prix aux représentants de l’Université McGill, Madame Effie Dracopoulos, Directrice adjointe de l’unité des Langues et de la communication interculturelle et Monsieur Jean-Paul Remillieux, Directeur des services aux instructeurs et technologies d’apprentissage.

L’Université de Montréal et sa Faculté de l’éducation permanente, pour reconnaître 65 ans d’innovation et d’excellence, une contribution exceptionnelle à l’éducation des adultes au Québec et au Canada.  Ils font figure de pionniers. Toute une faculté dédiée à l’éducation permanente!

Sur la photo : Monsieur Christian Blanchette, Doyen de la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal, reçoit le prix d’excellence des mains de la présidente de l’ACDEAULF, Madame Jasmine Paradis-Laroche.

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Des États généraux sur l’enseignement supérieur

Organisés par un collectif de 25 organisations professionnelles, syndicales et étudiantes, les États généraux de l’enseignement supérieur se sont tenus du 18 au 20 mai à l’Université Laval.  On est parvenu à une vision commune pour garantir l’essor du réseau de l’enseignement supérieur au Québec.  Et on s’est entendu sur la nécessité d’être solidaire et de s’allier pour exiger des changements majeurs dans la manière de financer, administrer et développer le réseau de l’enseignement supérieur.

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57e Assemblée générale annuelle de la Commission canadienne de l’UNESCO

M. Marc Imbeault, membre de l’ACDEAULF, a assisté à la 57e Assemblée générale annuelle de la Commission canadienne de l’UNESCO, du 25 au 27 mai à Montréal.  La thématique s’articulait autour de trois axes fondamentaux : les changements climatiques qui affectent la terre, l’effort de développement durable et la promotion de la citoyenneté mondiale.  Une des approches suggérées pour faire face à la crise environnementale touche au thème de l’éducation, amenée par M. Charles-Antoine Barbeau-Meunier, jeune chercheur à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke.  Sa présentation avait pour titre : L’éducation à l’empathie au service de l’environnement : comment favoriser le développement de l’identité écologique.

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ÉVÉNEMENTS

Conférence annuelle de l’AAACE

L’Association américaine pour l’éducation des adultes et la formation continue (AAACE) tiendra son congrès annuel du 31 octobre au 3 novembre 2017 à Memphis, Tennessee (É-U).   Le thème sera : « L’éducation des adultes : un chœur de nombreuses voix ». 

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PUBLICATIONS

Pour comprendre les MOOCs

Les MOOCs (Massive Open Online Course) ou CLOM (Cours en ligne ouvert et massif) sont apparus il y a un peu plus de dix ans.  On est passé d’une vision idéaliste à une conception plus réaliste des enjeux éducatifs et des implications financières associés à cette nouvelle modalité d’apprentissage, dont la progression est considérable.  C’est à l’étude de ce phénomène que nous convient les auteurs de l’ouvrage « Pour comprendre les MOOCs », Christian Depover, Thierry Karsenti et Vassilis Komis, publié cette année aux Presses de l’Université du Québec.  Ils s’appuient à la fois sur l’analyse de l’abondante littérature scientifique et sur leurs expériences de concepteurs de MOOCs.

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COMPTE RENDU DES JOURNÉES D’ÉTUDE DE L’ACDEAULF 2017 : 

« La formation continue : marchandise ou mission universitaire »

Gérer la formation, viser le transfert des apprentissages

M. Jean-François Roussel, professeur agrégé à l’Université de Sherbrooke, trace certaines évolutions du concept de transfert en milieu organisationnel en privilégiant une perspective adaptative.  Puis en lien avec le processus d’ingénierie, il précise des pistes capables de favoriser le transfert.  Finalement, il propose certaines tendances à plus long terme.

Le transfert des apprentissages est l’utilisation, réalisée par un individu, des connaissances, savoirs et habiletés appris en formation dans le cadre de situations de travail comportant un certain degré de nouveauté.  Cela afin d’améliorer de façon prioritaire sa performance en lien avec les exigences de l’entreprise.  Le pourcentage de transfert de connaissances est de 50 % au lendemain de la formation et de 10 % après un an.

Voici quelques tendances liées à l’apprentissage informel.  L’apprentissage évolue d’une vision « produit » vers une perspective «processus».  La majorité des apprentissages en organisation se réaliseraient dans l’informel.  L’apprentissage informel se caractérise souvent par son aspect non planifié, du fait qu’il provient surtout de l’initiative des apprenants.  Il peut être fortuit et ne correspond pas toujours à une intentionnalité claire.

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Le programme « Leader à bord » de la STM

En 2012, la Société de transport de Montréal (STM) a un plan stratégique très ambitieux, visant une augmentation de 40 % de l’achalandage en 2020.  La formation fait partie de ce plan, soit  attirer, développer et mobiliser les talents.  La STM a mis en place, avec la collaboration de l’Université de Sherbrooke, un parcours de formation pour permettre à ses gestionnaires de contribuer à l’atteinte des objectifs de son plan stratégique, par la consolidation de leur style de gestion et par conséquent leur leadership.  M. Serge Allary, directeur du Centre universitaire de formation continue de l’Université de Sherbrooke, dresse le bilan de l’expérience vécue, présente certains résultats obtenus et conclut par l’exposé de facteurs clés de succès.

Nous avons formé 850 gestionnaires à la Société de transport de Montréal, soit les catégories d’employés N1 et N2.  La formation des N3 et N4 étant confiée à l’École des hautes études commerciales (HEC).  Il fallait s’approprier la STM, sa culture, adapter le déploiement du programme à la réalité des secteurs.  Il y a eu beaucoup d’adaptation sur mesure et d’adaptation « live » : on a mêlé des gens de différentes fonctions dans un même groupe.  Les formateurs ont visité des lieux de  travail.  Parmi les facteurs clés de ce succès, il y a eu un appui authentique et déclaré de la haute direction, ce qui s’est traduit par un travail collaboratif avec le client.

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Table ronde no 1 – La formation continue « morcelée ou non morcelée », vue par le client

Les panélistes : Sylvain Vachon, Mariève Germain, Vicky Laliberté, Éric Chamberland.

Pourquoi y a-t-il tant de formations de courte durée, de quelques jours, dans les entreprises?  La formation continue est plus à court terme car elle répond à un besoin précis à combler.  La  formation plus ponctuelle est aussi facile à appliquer.

On privilégie l’aspect coût, un contenu très spécifique et une formation sur place.  On veut que l’on prenne en compte notre expertise.  Nous cherchons un plan de cours adapté à la réalité de notre entreprise.  On veut aussi améliorer le travail ensemble, la gestion de conflits, l’aspect multiculturel.

Quant à la formation de longue durée, elle demande un gros investissement.  Quand on cible les futures étoiles montantes pour la relève par exemple, on cherche une telle formation.  Nous  souhaitons que l’on fasse en sorte que la formation de longue durée s’ancre dans notre réalité.

Mme Mariève Germain, directrice des ressources humaines et SST chez Margotteaux, explique que chaque année, ils s’informent des besoins de formation chez leurs employés.  Ils estiment  les coûts, y compris en termes de libération de leur travail.  Ils font un choix et en informent les  employés, en expliquant le pourquoi.  Ils veulent faire en sorte que les employés soient impliqués.

 

Table ronde no 2 – La formation continue « morcelée ou non morcelée », vue par les offreurs

Les panélistes : Michel Noël, Allan Doyle, André Blanchard, Jasmine Paradis-Laroche, France Maltais.

Les formations de courte et de longue durée sont deux produits différents correspondant à des besoins différents. La formation de courte durée est applicable le lendemain, nécessitant peu ou pas de suivi.  Elle peut être morcelée, étendue sur huit mois. Comme par exemple sur la technique, les langues, le perfectionnement professionnel.  La formation de courte durée est de plus en plus demandée et de plus en plus morcelée!

La formation de longue durée est une démarche plus personnelle comme l’est un certificat ou le français langue seconde, pour lequel un suivi est nécessaire.  Cela couvre ce que l’on appelle les  « soft skills », les compétences transversales.  Il y a aussi de la formation de longue durée à l’occasion, comme dans la construction.  La formation de longue durée devrait être intégrée, en continuité avec celle de courte durée.

La tendance est de présenter un catalogue de formations de courte durée, selon les besoins du  marché actuel pour la majorité des entreprises.  On doit autofinancer nos activités, compétitionner avec le privé.  Donc nous sommes très à l’écoute du marché, qui dicte le contenu des formations. 

Le choix entre une formation de courte ou de longue durée dépend entre autres du budget des entreprises.  Elles magasinent beaucoup.  Il est rare que les employeurs soient impliqués dans l’analyse des besoins : ils achètent tout sans que ce soit adapté.

La formation continue : marchandise ou mission universitaire?

La conférence de clôture est donnée par M. Christian Blanchette, doyen de la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal.  Elle porte sur le thème des Journées d’étude : la formation continue : marchandise ou mission universitaire?

Il y a deux grands axes à la marchandisation : l’éducation vendue et l’éducation productrice de moyens.  La marchandisation c’est l’éducation professionnalisante.  Devrions-nous revoir la mission universitaire?  Contrairement au Canada, au Québec, c’est le cégep pré-universitaire qui forme et cultive les esprits depuis le rapport Parent.  Mais le rôle des universités est de former des professionnels.

Il y a une posture nouvelle dans les universités, un nouveau regard sur les contextes et les besoins des étudiants.  La formation continue amène quelque chose de nouveau dans les universités.  En 2013, le Conseil supérieur de l’éducation publiait l’Avis intitulé : « Parce que les façons de réaliser un projet d’études universitaires ont changé… ».  Il témoigne du fait que plusieurs étudiants québécois s’éloignent de l’image traditionnelle.  Ils sont maintenant très diversifiés, de même que leurs besoins et leurs buts.  Beaucoup d’étudiants universitaires du Québec ont les caractéristiques des adultes : ils sont plus portés sur l’instrumentalisation c’est-à-dire que les finalités de l’emploi guident leurs choix.  Il y a de nombreux changements de parcours de formation, plus qu’avant, même au baccalauréat : des interruptions, des études à temps partiel.  Aujourd’hui, 47 % des étudiants universitaires ont plus de 25 ans.  À certains égards, l’université est une université de formation continue.

La relation à l’apprentissage et à l’université est en redéfinition par rapport au profil des étudiants et aux changements dans le monde du travail.  Il faut revoir, reformuler la mission universitaire.  L’université doit être un lieu de formation tout au long de la vie.  À la question de départ « La formation continue : marchandise ou mission universitaire? », la réponse est oui aux deux.

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